En 2022, le Musée d’Art Moderne de Paris a organisé une rétrospective posthume de l’œuvre de mon père, Les Mains Éternelles. J’avais 34 ans, et marcher à travers cette exposition était comme retracer sa vie. De Les Mains du silence à Les Mains du temps, chaque œuvre racontait une partie de son histoire, de ses pertes, de ses espoirs.
L’exposition incluait aussi des poèmes de son recueil Les Mains invisibles, qu’il avait écrit dans ses derniers mois. Un poème en particulier m’a brisé le cœur : « Mes mains ne sculptent plus, mais elles rêvent encore. » Ces mots, lus à côté d’une main en bronze de 1987, m’ont fait réaliser à quel point il avait tout donné à son art. Les visiteurs, nombreux, rendaient hommage à un artiste qui avait su toucher leurs âmes.
Les Mains Éternelles était plus qu’une exposition, c’était un adieu. J’ai ressenti sa présence dans chaque main sculptée, chaque poème murmuré. Mon père a transformé sa douleur en beauté, et son héritage vit à travers ses œuvres. En tant que sa fille, je suis fière de continuer à raconter son histoire, une main à la fois.
Émilie Bouvier-Oru
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