La presse s’est fait écho d’un vol récent, dans une collection privée, qui a attiré notre attention. Les événements ont eu lieu dans la nuit du 16 au 17 novembre près du palais Brongniart, dans l’immeuble occupé par la société de Philippe Martereau, l’un des négociants en métaux précieux les plus importants du secteur.
Monsieur Martereau, que ni mon père ni moi n’avons jamais rencontré, semble faire partie de ces investisseurs conscients de la valeur des productions de Richard Bouvier sur le marché. L’une des pièces les plus significative des Mains de la mémoire était exposée bien en vue dans ses locaux, dans l’une des armoires vitrées contenant les pièces de collection dont il fait commerce. Chaque soir, elle rejoignait avec ces dernières les coffres-forts installés dans la cave du bâtiment.
J’ai essayé de contacter ce monsieur pour obtenir plus d’informations quant à cet incroyable vol. Je n’ai pu lui parler, mais un de ses employés, un certain Nathan Voltz, m’a longuement expliqué les circonstances de ce fâcheux cambrioleurs.
Selon lui, des monte-en-l’air se sont introduits dans la cave en profitant d’une livraison de lingots d’or et qu’ils s’y sont fait enfermer par le personnel de l’établissement. Après avoir désactivé l’alarme, ils ont ouvert le coffre contenant la sculpture de mon père et n’ont subtilisée que celle-ci. Oui, vous m’avez bien lue : alors qu’ils se trouvaient au milieu d’un trésor, ils ont négligé l’or, l’argent et le platine pour voler une œuvre dont la valeur n’est connue que des amateurs d’art !
Dans un sens, je devrais considérer cela comme une sorte d’hommage : l’art préféré à l’or, dans un monde qui connaît le prix des choses. Je ne peux cependant m’empêcher de trouver cette histoire à la fois suspecte et inquiétante. J’ignore ce que cache cette opération rocambolesque, mais je crains que nous assistions dans l’avenir à d’autres vols du même genre.
Émilie Bouvier-Oru
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