Richard Bouvier, sculpteur et peintre français, est né le 8 juillet 1963 à Saumur, dans une famille marquée par la perte. Son père, mécanicien, meurt 17 jours après sa naissance dans un accident de travail. Élevé par sa grand-mère, Louise, dans une ferme près de la Loire, Richard grandit entouré de nature, un refuge qui influencera son art. À 15 ans, il découvre la sculpture en taillant des figures dans le bois, un talent qu’il perfectionne à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1981 à 1985.
En 1987, Bouvier expose pour la première fois à la Galerie Maeght dans une exposition collective, Nouveaux Talents. Sa série Les Mains du silence, cinq sculptures en bronze représentant des mains crispées, reflète le deuil de sa grand-mère, décédée en 1988. Ce thème des mains devient central dans son œuvre, symbolisant la perte, le lien et la quête de sens. En 1990, il présente Mains de l’Ombre à la Galerie Daniel Templon, des sculptures en marbre et bois aux formes tourmentées, qui marquent sa première exposition personnelle et attirent l’attention des critiques.
En 1993, Bouvier atteint une reconnaissance majeure avec Les Mains de l’absence au Centre Pompidou. Cette série de vingt sculptures monumentales en marbre et acier, exposée de mai à août, explore la séparation à travers des mains brisées et tendues vers le vide. Elle coïncide avec le diagnostic du cancer de sa mère, Nathalie, en 1995, renforçant son obsession pour l’absence. En 1995, il expose Hands of Solitude à la Gagosian Gallery de New York, des sculptures en bronze et verre soufflé évoquant l’isolement, un succès international.
La mort de sa mère en 1996 plonge Bouvier dans une période sombre, mais il trouve une forme de rédemption dans Mains de la Mémoire, exposée en 1998 à la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois. Ces petites sculptures en argile et bronze, tenant des objets symboliques comme un galet ou une fleur, rendent hommage à sa mère. En 2001, il présente Les Mains de la lumière à la Biennale de Venise, une série en verre et cristal où les mains, suspendues, jouent avec la lumière, symbolisant un lien éternel au-delà de la mort.
En 2004, Bouvier expose Hands of Eternity au Mori Art Museum de Tokyo, utilisant bois flotté et pierre brute pour des mains abstraites, inspirées par son retour à Saumur. Ce retour aux sources, dans une ferme où il vit avec sa femme Claire et sa fille Émilie, née en 1988, marque une phase méditative de son travail. En 2015, il inaugure Les Mains du temps au monastère de Clairefontaine-en-Yvelines, une installation de cent mains en pierre, métal et verre, formant un chemin méditatif en hommage à sa tante dominicaine, qu’il n’a jamais connue.
Atteint d’une maladie dégénérative des mains diagnostiquée en 2018, Bouvier expose une dernière fois en 2019 à la Tate Modern avec Hands of Resilience, des sculptures en acier et verre soufflé montrant des mains en lutte, un reflet de sa propre bataille. Il cesse de sculpter en 2020, se tournant vers l’écriture poétique avec Les Mains invisibles, un recueil publié à titre posthume. Richard Bouvier s’éteint le 12 mars 2021 à Saumur, laissant un héritage artistique profond.
En 2022, le Musée d’Art Moderne de Paris lui consacre une rétrospective, Les Mains Éternelles, retraçant son parcours à travers ses sculptures et poèmes. Bouvier, à travers ses mains expressives, a su transformer sa douleur en beauté, touchant un public mondial par son exploration universelle de la perte et du lien.
